Le marchand de masques par Zacharie Astruc
Présentée au Salon de 1883, la statue fut achetée par l’État pour 7 500 francs et attribuée au musée du Louvre. En 1886, elle fut affectée au musée d’Orsay et déposée au Jardin du Luxembourg (arrêté du 20 novembre 1886).
Le socle de la sculpture présente les masques de Corot, Dumas, Berlioz, Carpeaux, Faure, Delacroix, Balzac et Barbey d'Aurevilly. Dans la main gauche, se trouve le masque de Victor Hugo. Trois autres masques, de Gambetta, Gounod et Théodore de Banville, autrefois suspendus au poignet droit, ont disparu. Le pendentif à l’effigie de Baudelaire qui entourait le cou du jeune homme est également manquant.
De son œuvre, Zacharie Astruc (1835-1907) disait qu’elle représentait « une sorte d’apothéose du siècle à travers ses meilleurs courants intellectuels ».
Pour en savoir plus
- Inventaire général des richesses d’art de la France, Henri Jouin, Monuments civils, tome III, Paris, 1902, p.427-428 ;

Le cri, l'écrit par Fabrice Hyber
Le monument, qui représente une chaîne brisée, fut installé en 2007, à la place d’un vase monumental disposé sur un socle. Il fut commandé par le Centre national des arts plastiques et inauguré le 10 mai 2007 par le Président de la République, Jacques Chirac.
Depuis, une cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage est organisée chaque année à la même date, en présence du Président de la République.
Près de cette sculpture, se trouve une stèle, qui rend hommage aux esclaves des colonies françaises, fut proposée par le comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage au ministre chargé de l’Outre-mer.
Elle fut inaugurée en 2011 par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, à l’occasion, d’une part, de l’ « Année des Outre-mer », et, d’autre part, du dixième anniversaire de la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l'humanité.

Gustave Flaubert par Jean Escoula
Ce buste en pierre de Gustave Flaubert (1821-1880) a été installé dans le Jardin du Luxembourg le 12 décembre 1921, sous le patronage de la Société des gens de lettres de France, à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain.
Placée sous l’autorité du Président de la République, l’inauguration eut lieu en présence du ministre de l’Instruction publique, Léon Briard.

Velléda contemplant la demeure d'Eudore par Hippolyte Maindron
La prophétesse de Germanie, en pied, debout, est adossée à un tronc d'arbre, Velléda porte un collier de perles et des bracelets, des anneaux ornent les chevilles ; une faucille est suspendue à sa hanche, et une lyre est attachée sur son épaule. Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 405).
Cette statue fut commandée sur les conseils d’Alphonse de Gisors, architecte de la Chambre des pairs. La druidesse Velléda s’éprend de son ennemi, le jeune Eudore, un officier romain. Appuyée contre un arbre, elle contemple sa demeure, avant de se suicider. L’œuvre, une des premières sculptures romantiques, connaît un grand succès et vaut à son auteur une célébrité immédiate. En 2014, le Sénat a acquis le modèle préparatoire en terre cuite de cette œuvre.
Pour en savoir plus
- Velléda, mythes et représentations, Musée des Beaux-arts de Quimper, 1996, pp. 68-76. Quimper. Musée des Beaux-arts de Quimper ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 168.

Henri Beyle dit Stendhal par Auguste Rodin
L’installation d’un monument à la mémoire de Stendhal (1783-1842) a été décidée lors d'une réunion des Questeurs du Sénat le 8 novembre 1911. Le médaillon a été confié à Auguste Rodin, l’architecte du monument était Charles Plumet. L’ensemble a été inauguré le 28 juin 1920.
Un an plus tôt, en 1919, le conservateur du musée de Grenoble, Andry Farcy, commanda une réplique du médaillon au musée Rodin, qui fut installée dans le Jardin de ville, depuis lequel on peut aperçoit la terrasse de l’appartement où vécut le jeune Henri Beyle sous la protection de son grand-père maternel.
Pour en savoir plus
- Rodin au musée du Luxembourg, Anne Pingeot, Revue 48/14. La revue du musée d'Orsay, n° 11, 2000, pp. 65-77 ;
- Le Petit parisien, 29 juin 1920, n° 15827, p. 1 (consultable sur gallica.bnf.fr).

George Sand par François Sicard
Le modèle en plâtre de cette statue fut inauguré le 1ͤ ͬ juillet 1904 dans le Jardin du Luxembourg. Sa version en marbre fut présentée au Salon de 1905, où elle rencontra un franc succès, remportant la médaille d’honneur. En 1906, le marbre fut substitué au plâtre dans le Jardin du Luxembourg, ce dernier rejoignant le musée des Beaux-arts de Tours.
L’auteur de la sculpture, François Sicard (1862-1934), était également le sculpteur attitré de Georges Clemenceau.
George Sand (1804-1876) fut un écrivain prolifique et emblématique de son siècle, dont elle s'attacha à combattre les préjugés. Elle eut des détracteurs célèbres, comme Charles Baudelaire, mais fut également l'amie de Frédéric Chopin, Honoré de Balzac ou Gustave Flaubert.

La bocca della Verità (La bouche de la Vérité) par Jules Blanchard
Une jeune fille nue, ayant les cheveux tressés, est assise sur une borne rectangulaire recouverte d’une draperie ; à sa gauche, une colonne, avec chapiteau, sur la face antérieure de laquelle est sculpté un miroir simulé, surmonté d’un masque de la Vérité, que la jeune fille tient de la main droite et vers lequel elle se tourne en lui plaçant dans la bouche les doigts de la main gauche. Sur la base de la colonne est sculptée une branche de laurier.(Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 427).
Commandé le 30 novembre 1871, ce marbre fut présenté au Salon de 1872 ainsi qu’à l’Exposition universelle de 1878.
Orné d’un miroir sculpté et d’une branche de laurier, les attributs de la Vérité, il est inspiré de la célèbre Bocca della Verità romaine, sculpture en bas-relief datée de 1632 située sous le porche de l’église Santa Maria in Cosmedim.
D’après la légende, la Bouche de la Vérité trancherait la main de quiconque se soustrairait à cette vertu.

Charles Marie Leconte de Lisle par Denys Puech
Inauguré le 10 juillet 1898, ce monument sculpté par Denys Puech (1854-1942) présente le poète Leconte de Lisle (1818-1894) enlacé par une muse ailée.
Considéré comme le chef de file du mouvement parnassien, le poète est l’auteur d’une œuvre dominée par trois recueils : Poèmes antiques (1852), Poèmes barbares (1862) et Poèmes tragiques (1884), ainsi que par des traductions d’auteurs anciens : Homère, Hésiode, ainsi que les tragiques grecs, Eschyle, Sophocle et Euripide. L’Empire lui assura une pension et le décora.
La République l’attacha à la bibliothèque du Sénat, dont il devint sous-bibliothécaire en 1872 : une plaque commémorative est apposée sur une des dépendances où il résida, de 1872 à sa mort, en 1894. En 1886, il succéda à Victor Hugo à l’Académie française.
Pour en savoir plus
- Denys Puech, musée des Beaux-arts de Rodez (1854-1942), 1993, p. 34 et p. 121, Rodez, Musée des Beaux-Arts ;
- Notice de présentation de Charles Marie Leconte de Lisle sur le site du Sénat ;
- Inauguration du monument élevé à la mémoire de Leconte de Lisle à Paris le 10 juillet 1898, Institut de France, Académie française 1898 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 298 ;

Il Dispetto (Le Dépit ) par Jean Valette
Il Dispetto signifie en italien Le Dépit, ici symbolisé par un jeune musicien assis, le pied posé sur une lyre. Le modèle en plâtre de cette sculpture a paru au Salon de 1868 et le marbre fut exposé au Salon de 1872 avant d’être mis en dépôt au Sénat en mars 1874. En 1878, il en est extrait à l’occasion de l’exposition universelle de 1878.
Jean Valette (1825-1877), son auteur, a réalisé de nombreuses ornementations pour des églises.
Pour en savoir plus
Inventaire général des richesses d'art de la France, Henry Jouin, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 422.

Faune dansant par Eugène Louis Lequesne
Faune nu dansant ; le corps porte sur le pied gauche posé sur une cornemuse ; la jambe droite est levée ; aux lèvres une longue flûte tenue par la main droite, tandis que la gauche est levée à la hauteur du front. Aux pieds du personnage, un tambourin, un thyrse et une grappe de raisin. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 426).
Cette œuvre représente un faune dansant et jouant de la flûte. À ses pieds figurent les attributs des Bacchanales : le tambourin, le thyrse et une grappe de raisin. Le sculpteur, Lequesne (1815-1887), s’inspira du faune dansant de Pompéi, conservé au musée de Naples. La première version, en plâtre, remporta la médaille de première classe au Salon de 1851. La version en bronze fut exposée au Salon de 1852 ainsi qu’à l'Exposition Universelle de 1855. Lequesne réalisa également un buste du comte Portalis aujourd’hui situé dans la galerie des bustes du Palais du Luxembourg.
Pour en savoir plus
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 163.
