Phidias ou La Sculpture par Aimé Millet

L’État avait commandé à Aimé Millet (1819-1891) une statue ayant pour sujet La Sculpture, pour faire pendant à une autre représentant La Peinture.

L’auteur choisit de représenter Phidias, sculpteur extraordinaire de la Grèce classique et auteur d’une des sept merveilles du monde, le Zeus chryséléphantin*, aujourd’hui disparu. Périclès confia à Phidias plusieurs statues du Parthénon, dont son deuxième chef-d’œuvre, Athéna Parthenos (- 460), qui mesurait 11,50 mètres de hauteur et disparut à une date incertaine, au cours du premier millénaire. Pour son œuvre, Aimé Millet choisit de représenter une réplique de l’Athéna Parthenos aux côtés de Phidias.

* Le terme « chryséléphantin » vient du grec chrysós (χρυσός), signifiant « or », et elephántinos (ελεφάντινος), signifiant « ivoire » : ces statues ont été réalisées à l'aide de ces deux matériaux.

Buste de Antoine-Jean Gros par Joseph Felon

L’œuvre compte parmi les neuf bustes de peintres et de sculpteurs ornant la façade de l’Orangerie Férou.

Peintre néo-classique et préromantique, Antoine-Jean Gros (1771-1835) fut l’élève de David. En 1796, il fit la rencontre de Joséphine de Beauharnais, qui lui ouvrit une brillante carrière de portraitiste et de peintre d’histoire au service de Bonaparte. Antoine-Jean Gros est ainsi l’auteur du célèbre Bonaparte au Pont d’Arcole (1796) ainsi que de la Bataille d’Eylau (1808)

Buste de François Rude par Joseph Tournois

Ce buste est installé dans un médaillon situé sur la façade de l’Orangerie Férou, ancienne dépendance du musée du Luxembourg, aux côtés de neuf bustes représentant des peintres et des sculpteurs.

L’œuvre de François Rude (1784-1855) témoigne de la transition entre le néoclassicisme et le romantisme, dont il est l'un des maîtres. Fils de forgeron, il reçut l’aide d’un bonapartiste convaincu, Louis Frémiet, qui lui permit de s’installer à Paris en 1809 et d’entrer à l’École nationale supérieure des Beaux-arts. En 1812, il obtint le prix de Rome pour son œuvre Aristée déplorant la perte de ses abeilles. A la chute de l’Empire, il dut quitter la France et s’installa en Belgique où il réalisa des commandes officielles pour le roi Guillaume Iᵉʳ des Pays-Bas. Revenu à Paris en 1827, il obtint quelques années plus tard la commande qui allait le rendre célèbre : il est l’auteur du haut-relief intitulé Le Départ des volontaires de 1792 sur l’Arc de Triomphe, plus connu sous le nom de Marseillaise. Son buste a été réalisé par son élève Joseph Tournois (1830-1891), lauréat du premier grand prix de Rome de sculpture en 1857.

Buste de Pierre-Paul Prud'hon par Gustave Joseph Debrie

La façade de l’Orangerie Férou est ornée de neuf bustes représentant des artistes peintres et des sculpteurs, parmi lesquels figure le peintre préromantique français Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823), connu pour son réalisme et la qualité de son clair-obscur : La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime fait partie de ses œuvres les plus connues, de même qu’un portrait de Joséphine de Beauharnais. Les deux œuvres se situent au musée du Louvre.

Buste de Pierre-Jean David dit David d'Angers par Léon Auguste Perrey

Cette statue est l’œuvre du sculpteur Léon Perrey (1841-1900), qui travailla notamment pour l’église Saint Eustache (Sainte Geneviève), l’Hôtel de Ville de Paris (L’Industrie) et le château de Pierrefonds (La Sculpture).

L’œuvre représente le sculpteur romantique David d’Angers (1788-1856), dont l’œuvre est immense: il a célébré la quasi-totalité des hommes illustres de la France de la première moitié du XIXᵉ siècle. Il naît à Angers dans un milieu modeste et son père s’oppose à sa vocation, ce qui pousse le jeune David à une tentative de suicide, après la quelle son père accepte de le laisser partir pour Paris. Il y est très vite remarqué par son homonyme, le peintre Jacques-Louis David (cf. p.113), qui le prend sous son aile, de même que le sculpteur Augustin Pajou, dont il suit l’enseignement.

En 1811, sa carrière connaît un tournant décisif lorsqu’il remporte le grand prix de Rome avec le bas-relief Mort d’Epaminondas. Avec la reconnaissance, il reçoit de nombreuses commandes publiques : il est l’auteur de la Statue du Grand Condé, qui figure dans la cour d’honneur du Château de Versailles, et du célèbre fronton du Panthéon, qu’il sculpte en 1837. A son tour maître, il eut parmi ses élèves des sculpteurs comme Hippolyte Maindron, Aimé Millet ou Auguste Ottin.

Buste de Jean Auguste Dominique Ingres par Joseph Pierre Rambaud

Sculpté par Joseph Pierre Rambaud (1852-1893), ce buste a été commandé par l'administration des Beaux-Arts en 1886 pour la décoration de la façade du musée sur le jardin.

Il représente le peintre néo-classique français Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), dont Picasso dira, en 1907 : « Il est notre maître à tous ». Après avoir étudié à Paris auprès de Jacques-Louis David, il rejoignit l’Italie où il fut fortement influencé par Raphaël et le Quattrocento. Il y réalisa de célèbres nus : La baigneuse Valpinçon, Le bain turc, La grande odalisque, qui servit de modèle à La Grande odalisque d’après Ingres, de Picasso. A l'Exposition universelle de 1855, un salon fut exclusivement réservé à ses œuvres et il reçut du jury international, en même temps que son rival Delacroix, une des grandes médailles d'honneur. Le 25 mai 1862, il fut nommé membre du Sénat impérial, où il y vota jusqu'à sa mort conformément aux vœux de l’Empire.

Buste de James Pradier par Louis Desprez

James Pradier (1790-1852)  était le sculpteur le plus en vue de la monarchie de Juillet. Le 1ᵉʳ mai 1840, un arrêté ministériel lui confia la réalisation du programme d’Alphonse de Gisors, architecte de la Chambre des pairs, pour la réalisation de la façade sur jardin. Autour de l’horloge de Lepaute, il sculpta les allégories du Jour et de la Nuit, de la Sagesse, de l’Eloquence, de la Prudence, et de la Justice. Sur les arrière-corps, il exécuta les figures de la Paix et de la Guerre.

Ces statues furent restaurées à la fin du XIXᵉ siècle par son élève Gustave Crauk (1827-1905), auteur de nombreux bustes pour le Palais du Luxembourg. Le sculpteur Louis Desprez (1799-1870) est également l’auteur d’une statue en pied de Salomon de Brosse située dans la cour d’honneur du Palais du Luxembourg.

Pour en savoir plus

  • Sculpture du Palais du Luxembourg, édition 2019, pp. 57-67 et p. 91.

Buste de Antoine-Louis Barye par Raoul François Larché

Ce buste représente le célèbre sculpteur animalier Antoine-Louis Barye (1795-1875). Avec son ami Delacroix, il se rendait régulièrement à la ménagerie du muséum d’histoire naturelle pour étudier et observer les animaux. Il se fait connaître du grand public en 1831 en exposant au Salon le Tigre dévorant un gavial (exposé au musée du Louvre). Deux ans plus tard, il triomphe avec le Lion au serpent en plâtre, qui sera également exposé avec succès dans sa version en bronze lors du Salon de 1836.

Raoul François Larché (1860-1912) est également l’auteur d’un groupe de marbre situé au Petit Luxembourg, intitulé La prairie et le ruisseau.

 

Pour en savoir plus

  • Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 159.

Buste de Théodore Rousseau par Henri Louis Levasseur

Ce buste a été commandé par l'administration des Beaux-arts en 1886 pour la décoration de la façade de l’Orangerie Férou (ancienne dépendance du musée du Luxembourg) et installé en 1888.

Étienne Pierre Théodore Rousseau, dit Théodore Rousseau (1812-1867) est un peintre paysagiste français, cofondateur de l'école de Barbizon, avec Jean-Baptiste Camille Corot, Jean-François Millet, Honoré Daumier, Jules Dupré et Charles Le Roux.

Buste de Jean-François Millet par Emile Louis Bogino

La façade de l’Orangerie Férou est ornée de neuf bustes représentant des artistes peintres et des sculpteurs, parmi lesquels Jean-François Millet (1814-1875) , peintre co-fondateur de l’école de Barbizon. Millet devint célèbre grâce au réalisme de ses scènes champêtres et paysannes. Son Angélus (musée d’Orsay) suscita l’admiration, en particulier de Salvador Dalí qui lui consacra un ouvrage, Le Mythe tragique de l’Angélus de Millet.

Le peintre eut également une grande influence sur des impressionnistes comme Claude Monet et Camille Pissarro, ainsi que sur Vincent van Gogh, qui apprit à peindre en copiant ses œuvres, et dont il disait : « Pour moi ce n’est pas Manet, c’est Millet, le peintre essentiellement moderne ».

 

Pour en savoir plus

  • Lettres à son frère Théo, Van Gogh, Actes Sud.

La Peinture par Jules Franceschi

La peinture est symbolisée par une jeune femme en pied, debout ; la tête, nue, est tournée vers l'épaule droite ; les pieds et les bras sont nus. Elle est vêtue d'une robe très ample ; un voile fixé sur la nuque retombe sur le dos ; le pied gauche est posé sur un pli de terrain ; dans la main gauche, une palette et des pinceaux ; le bras droit est tendu ; la main est ouverte. Derrière le personnage se dresse un cippe servant d'appui. Non signé. Cette statue a été exposée au Salon de 1888 (n° 4118). (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 406).

Adossée à l‘extrémité Ouest de l’Orangerie Férou, La Peinture a pour pendant Phidias, située à l’Est. Son modèle en plâtre se trouve exposée au musée des beaux-arts de Troyes. Ces deux sculptures ont remplacé deux œuvres de Jean-Joseph Espercieux, intitulées La Paix et La Victoire.

La messagère par Gabriel Forestier

Cette statue a été érigée en septembre 1950 dans le jardin, en remplacement d’une statue d’Alfred Boucher intitulée Au but.

Son sculpteur, Gabriel Forestier (1889-1969), a réalisé de nombreux monuments aux morts sur le territoire français, notamment dans sa région natale, la Dordogne : il est l’auteur du Monument aux morts de La Force, de Bergerac, ainsi que d’Eymet, sa ville natale. Sa sculpture d’Hercule lui valut une médaille d’or au Salon de 1936 et il reçut le grand prix de l'Exposition internationale de 1937.

Buste d’Eugène Delacroix par Aimé-Jules Dalou

Ce monument a été inauguré le 5 octobre 1890, sous la présidence de Léon Bourgeois, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

Le buste d’Eugène Delacroix (1798-1863) se trouve au sommet d’une stèle de forme pyramidale, au pied de laquelle, sur les gradins, se détachent trois figures groupées représentant le Temps, la Gloire et le Génie des Arts.

Le peintre français Eugène Delacroix est considéré comme le principal représentant du romantisme au XIXᵉ siècle, et son œuvre la plus connue, La Liberté guidant le peuple (1830), est souvent choisie comme symbole de la République française. En 1898, une réplique du buste du peintre fut installée à Charenton-Saint Maurice, commune de naissance de l’artiste.
 

Pour en savoir plus

  •  Inventaire général des richesses d’art de la France, Henri Jouin, Monuments civils, tome III, Paris, 1902, p. 406 ;
  • Jules Dalou, le sculpteur de la République, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, 2013, pp. 116-119.

Stèle à la mémoire de sept combattants de la Libération par Charles Soudant

Inaugurée le 16 septembre 1946, cette stèle rend hommage à sept combattants fusillés dans le Jardin du Luxembourg le 17 août 1944, lors des combats de la Libération, par les forces allemandes.

Deux cérémonies sont organisées chaque année devant la stèle : la première a lieu le 25 août, à l’occasion de la célébration de la Libération de Paris, et la seconde, à l’automne, consiste en un dépôt de gerbes, réalisé en commun avec le Comité d’action de la Résistance.