Buste de Ludwig van Beethoven par Emile Antoine Bourdelle
Le sculpteur Bourdelle (1861-1929) était fasciné par le compositeur Beethoven (1770-1827), dont il réalisa quarante-cinq portraits. Ce buste en bronze, une étude pour le Beethoven du Metropolitan museum of art de New York, fut offert au Sénat en 1978 par madame Dufet Bourdelle, fille du sculpteur, à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire du décès du compositeur. Il fut inauguré en présence d’Alain Poher, Président du Sénat, le 26 octobre 1978.

L'effort (ou Hercule détourne à travers les rochers le fleuve Alphée) par Pierre Roche
L’effort, ou Hercule détournant à travers les rochers le fleuve Alphée, représente l’un des douze travaux d’Hercule. Hercule devant nettoyer les écuries du roi Augias en une journée, il détourne le cours du fleuve Alphée pour lui faire traverser les immenses écuries. L’originalité de l’œuvre réside avant tout dans l’emploi des matériaux : l’auteur a inventé un alliage de plomb armé pour la statue d’Hercule. Pierre Roche (1855-1922) présenta au Salon de 1896 son projet qui comportait une fontaine. Les Questeurs du Sénat autorisèrent l'installation de cette statue en plomb (qui appartient à l’État) dans le Jardin du Luxembourg en 1902, et l’attribution du groupe au Sénat eu lieu le 8 septembre 1903. Pour des raisons budgétaires, il fut décidé que l’œuvre serait adossée à un massif de verdure et non intégrée, comme le souhaitait Pierre Roche, au décor d'une fontaine.

Buste de Stefan Zweig par Félix Schivo
Pour célébrer l'entrée de l'Union européenne dans une nouvelle ère et honorer la mémoire d'un grand humaniste, dans l'œuvre duquel la France tient une grande place, le Président et le Bureau du Sénat ont commandé au sculpteur Félix Schivo (1924-2006) un buste de Stefan Zweig (1881-1942), qui fut inauguré le 9 décembre 2003 par Christian Poncelet, Président du Sénat. En commandant cette œuvre, le Sénat a voulu honorer la mémoire de l'écrivain et humaniste autrichien qui, lors de son premier voyage en France en 1902, s'était "promis Paris comme récompense".
Ami de Sigmund Freud, d'Arthur Schnitzler, de Romain Rolland, de Richard Strauss et d'Émile Verhaeren, Stefan Zweig fit partie de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays natal en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il y poursuivit une œuvre de biographe (Joseph Fouché, Marie Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de célèbres romans et nouvelles (Amok, La Pitié dangereuse, La Confusion des sentiments). Dans son livre testament, Le Monde d'hier, Souvenirs d'un Européen, Zweig se fait chroniqueur de l'« âge d'or » de l'Europe et analyse avec profondeur ce qu'il considère être l'échec d'une civilisation. Il s’est suicidé le 22 février 1942, à Petrópolis, au Brésil.

L’Hiver par Michel Anguier
Une femme en pied, debout, la tête tournée vers l'épaule gauche, paraît inquiète ; elle est vêtue d'une longue robe sur laquelle passe une draperie ; un voile est fixé sur le front qu'il couvre en partie ; les mains sont tendues au-dessus d'un brasier placé à droite, et dont elle semble vouloir éloigner son visage; le brasier repose sur un trépied très orné.
Cette œuvre, longtemps restée anonyme, semble pouvoir être attribuée au sculpteur Michel Anguier. Elle proviendrait des jardins du château de Sceaux, où elle est signalée en 1800 comme une statue pouvant être placée soit au musée central des Arts, soit au musée des Monuments français, soit dans les maisons nationales. Un inventaire relatif aux statues du Jardin du Luxembourg mentionne sa présence en 1802 (Gazette des Beaux-Arts, avril 1994).
Pour en savoir plus
- L’Hiver au jardin du Luxembourg : une statue de Michel Anguier, Françoise de la Moureyre, in La Gazette des Beaux-arts, tome CXXIV , 1503ᵉ livraison, avril 1994, pp.185-194 ;
- Sculptures, Domaine de Sceaux XVII-XVIII ͤ siècles, musée de l’Île de France 2004, pp. 100-101.
- Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France. Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 408

Triomphe de Silène par Aimé-Jules Dalou
Dans la mythologie grecque, Silène est un satyre, mi-homme mi-bête, vivant dans les bois, dont il ne sort que pour s'enivrer, et veiller à l'éducation de Dionysos. Les nymphes le lui ont confié en raison de la sagesse qui le caractérise lorsqu’il est enivré : il acquiert alors un don prophétique, que le roi Midas en personne sollicitera, apprenant ainsi la vanité du monde.
Le Silène d’Aimé-Jules Dalou est surprenant par sa virtuosité : corps dénudés tenant des poses acrobatiques, minutieux détails comme la pomme dans la main de l’enfant ou l’angelot grappillant des raisins. Dalou (1838-1902) était aussi un artiste engagé qui participa à la Commune de Paris, et certains interprétèrent son Silène comme la métaphore d'un ploutocrate vautré sur le peuple qu’il écrase.
Pour en savoir plus
- Inventaire général des richesses d’art de la France, Henri Jouin, Monuments civils, tome III, Paris, 1902, p. 408 ;
- Jules Dalou, le sculpteur de la République, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, 2013, pp. 180-191 ;
- Satyres et Silènes, Dictionnaire Daremberg et Saglio, 187

Buste de Paul Verlaine par Auguste Niederhäusern-Rodo
Quand Paul Verlaine meurt en 1896, son éditeur, Léon Vanier, Président du comité du monument Paul Verlaine, charge Auguste Niederhäusern-Rodo (1863-1913) de créer un monument à sa mémoire. A la mort de Léon Vanier, le projet est repris par son successeur, Stéphane Mallarmé, puis, à la mort de ce dernier, en 1898, par Léon Dierx. Le 15 février 1897, le journal "La Plume" annonce la souscription publique. Le Sénat accorde l’autorisation d’édifier l’ensemble dans le Jardin du Luxembourg en juillet 1910.
Le buste en marbre, aux traits volontairement déformés, est posé sur un haut socle galbé et sculpté. Les trois figures de femmes émergeant de la pierre représentent les trois âmes de Verlaine, l’âme religieuse, l’âme sensuelle et l’âme d’enfant. Le monument a été inauguré le 28 mai 1911, en présence d’Antonin Dubost, Président du Sénat. La cérémonie fut suivie d’une représentation au théâtre de l’Odéon.
Pour en savoir plus
- Journal des débats politiques et littéraires, 29 mai 1911, n° 147, p. 2.

Buste de Gabriel Vicaire par Jean-Antoine Injalbert
Inauguré le 23 octobre 1902 en présence de José Maria de Heredia (auteur des Trophées ), le monument célèbre le poète Gabriel Vicaire (1848-1900), ami de Paul Verlaine, qui lui consacra une monographie.
A son sujet, Verlaine écrivait : « Les Émaux Bressans inaugurèrent la précieuse série de ses ouvrages. Ce livre (...) dénotait déjà les vertus de belle et loyale franchise littéraire, de clarté française et de haute ingénuité qui font de Gabriel Vicaire un original dans un temps d’imitation et d’écolâtrerie. Et quel délicieux original que le poète de la Légende de saint Nicolas, de Madeleine, de Rosette, et des ballades qu’il a tout récemment publiées.»
Pour en savoir plus
- Gabriel Vicaire, Paul Verlaine, monographie publiée dans la revue Les Hommes d'aujourd'hui, n° 401.

Buste d’Edouard Branly par Charles Sarrabezolles
Ce monument célèbre la mémoire du physicien et médecin français Désiré Eugène Édouard Branly (1844-1940), qui découvrit le principe de la radio-conduction et celui de la télémécanique et fut l'un des précurseurs de la radio. Grâce à sa découverte du radioconducteur et ses travaux sur le principe de la radio-conduction, Guglielmo Marconi effectua en 1899 les liaisons radio - télégraphiques qui marquent la naissance de la télégraphie sans fil. Quelques années plus tard, Édouard Branly découvrait le principe de la télémécanique, à l’origine de la télécommande.
Le monument est l’œuvre de Charles Sarrabezolles, ancien élève d’Antonin Mercié et de Laurent Marqueste, auteurs de plusieurs sculptures situées dans le Palais du Luxembourg. Il a été inauguré le 24 mars 1962 à l’occasion du 70ᵉ anniversaire de la découverte des radioconducteurs. Édouard Branly traversait chaque jour le Jardin du Luxembourg pour se rendre à son laboratoire de l’Institut catholique de Paris, situé rue d’Assas.
Pour en savoir plus
- Sculptures du Palais du Luxembourg , édition 2019, pp. 169-170, pp. 177-180.

La Liberté éclairant le monde par Frédéric Auguste Bartholdi
En 1905, une réplique en modèle réduit de La liberté éclairant le monde, mieux connue sous le nom de Statue de la Liberté , fut installée dans le Jardin du Luxembourg à la demande de la veuve du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi.
En 2012, elle dut en être retirée, pour des raisons de conservation, et trouva refuge au musée d’Orsay. Le Sénat décida alors d’en faire réaliser une réplique, qui fut introduite dans le jardin la même année. Bartholdi (1834-1904) est également l’auteur du Lion de Belfort, situé dans le Palais du Luxembourg.
Pour en savoir plus
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 16.

Archidamas se prépare à lancer le disque par Philippe Joseph Henri Lemaire
Archidamas, nu, la tête tournée vers l'épaule droite, ayant des cheveux épais et frisés, est accroupi sur la jambe droite ; la main gauche pose sur le genou relevé ; de la main droite il soulève le disque, placé devant lui, qu'il s'apprête à lancer.
Installée au début du XXᵉ siècle à proximité du grand bassin, sur la pelouse du fer à cheval, l’œuvre fut déplacée suite à l’élévation, en 1908, du monument à la mémoire d’Auguste Scheurer-Kestner (cf. p. 61). Archidamas était roi de Sparte au Vᵉ siècle avant Jésus-Christ. L’auteur de cette sculpture, Henri Lemaire, a notamment sculpté le bas-relief Le Jugement dernier pour le fronton de l'église de la Madeleine à Paris.
Pour en savoir plus
- Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 419

Buste de Jules Massenet par Raoul Verlet
Ce monument à la mémoire du compositeur Jules Massenet (1842-1912) a été réalisé sous la direction de l’architecte Albert Tournaire. Il est initié par le sculpteur Raoul Verlet, auteur notamment du célèbre monument en hommage à Guy de Maupassant situé dans le parc Monceau à Paris, et achevé par le sculpteur Paul Gacq, à la suite du décès de Verlet.
Jules Massenet est l’auteur de plusieurs opéras renommés : Manon, Don Quichotte, Le Cid, et, surtout, Werther, qu’il adapta du roman de Goethe, Les Souffrances du jeune Werther. Le monument fut inauguré le 21 octobre 1926 par Edouard Herriot, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, en présence de Justin de Selves, Président du Sénat.
Pour en savoir plus
- Lyrica, Revue mensuelle illustrée de l'art lyrique et de tous les arts, octobre 1926, n° 56, pp. 836-837 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 232.

Buste de Frédéric Chopin par Georges Dubois et Boleslaw Syrewicz
L’histoire de ce monument est mouvementée. Sa version originale, réalisée par le sculpteur Georges Dubois, fut présentée au Salon de 1899, et inaugurée le 17 octobre 1900, date anniversaire de la mort du compositeur. Sous l’occupation, le buste fut retiré de son socle en vue de sa fonte, par application de la loi du 11 octobre 1941 et du décret du 16 octobre 1941.
En 1999, l’ambassade de Pologne fit don à la France d’une réplique en bronze d’un buste représentant Frédéric Chopin (1810-1849), réalisé en 1872 par le sculpteur polonais Boleslaw Syrewicz (1835-1899), et conservé depuis 1929 au musée national de Varsovie. Il fut inauguré le 22 février 1999, année du cent-cinquantième anniversaire de la mort de Frédéric Chopin.
