Buste de José-Maria de Heredia par Victor Joseph Jean Ségoffin
Ce monument fut érigé à la suite d’une souscription lancée par le comité José-Maria de Heredia, présidé par l’écrivain Jean Richepin. Il eut pour architecte Chrétien Lalanne, et son inauguration eut lieu le 18 octobre 1925.
José-Maria de Heredia (1842-1905) était d’origine cubaine, mais il fut naturalisé français en 1893. Il est l’un des maîtres du mouvement parnassien, et l’auteur d’un unique recueil intitulé Les trophées.
L’œuvre fut confié au sculpteur Victor Ségoffin (1867-1925), ancien élève d’Aimé Millet (cf. pp. 152-153) et de Louis-Ernest Barrias, sculpteur représenté au Palais du Luxembourg. Il décrocha le premier grand prix de Rome en 1897 pour son Orphée perdant pour la seconde fois Eurydice, entraînée de nouveau par Mercure dans les régions infernales.
Pour en savoir plus
- La revue de Paris, 1925, n° 21, pp. 193-196 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- La muse française, revue de la poésie , 4 ͤ série, n° 7, 10 juillet 1925, p. 716 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, pp. 14-15.

Les joies de la famille par Horace Daillion
Un homme et une femme, tendrement enlacés, soutiennent leur enfant. Les personnages, jeunes et beaux, semblent sortis d'un âge d'or et évoquent l'image d'une famille idéale...
Le modèle en plâtre de ce groupe a paru au Salon de 1885 sous le titre Bonheur, et le marbre a figuré à l’Exposition universelle de 1889, sous le titre Les joies de la famille. Il fut attribué au Jardin du Luxembourg par arrêté du 3 février 1890. A l’époque, le sculpteur Horace Daillion (1854-1946) avait déjà réalisé un buste du sénateur Arthur Ranc pour la Haute assemblée.
Pour en savoir plus
- Inventaire général des richesses d’art de la France, Henri Jouin, Monuments civils, tome III, Paris, 1902, p. 411 ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019,p. 72.

Buste de Charles-Augustin Sainte-Beuve par Denys Puech
L'implantation d’un monument à la mémoire de Sainte Beuve fut décidée par les autorités du Sénat le 4 juin 1898. Erigée à la suite d’une souscription, l’œuvre fut confiée à Denys Puech (1854-1942), auteur de plusieurs sculptures situées dans le Palais du Luxembourg. Son inauguration eut lieu le 19 juin 1898.
Sénateur du Second Empire, Sainte-Beuve (1804-1869) fut un critique littéraire majeur du XIXᵉ siècle, auteur d’une somme en cinq volumes, parue de 1832 à 1839, les Critiques et portraits littéraires. Sa méthode d'analyse fut critiquée par Proust, auteur d'un Essai contre Sainte-Beuve, et par Victor Hugo, qui s'opposa à plusieurs reprises à sa nomination à l'Académie. Entre 1870 et au moins jusqu'aux années 1950, il a représenté, aux côtés de Victor Hugo, Montaigne ou Lamartine, l'une des figures majeures du panthéon littéraire.
Pour en savoir plus
- Notice de présentation de Charles Augustin Sainte-Beuve, ancien sénateur, sur le site du Sénat ;
- Denys Puech, Musée des Beaux-arts de Rodez (1854-1942), 1993, p. 123, Rodez, Musée Denys Puech ;
- Inauguration du monument élevé à la mémoire de Sainte-Beuve à Paris le 19 juin 1898, Institut de France, Académie française 1898 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, pp. 202-205 ;

Le Poète ou Hommage à Paul Eluard par Ossip Zadkine
Cette statue allégorique en bronze représente un poète jouant de la cithare, en hommage au poète surréaliste Paul Éluard.
Elle est due au sculpteur cubiste Ossip Zadkine (1890-1967) et au fondeur Susse, qui la réalisèrent en 1954. L’œuvre a été mise en dépôt au Sénat par le musée Zadkine de Paris et installée dans le Jardin du Luxembourg le 22 novembre 1991, en remplacement de la statue d’Eustache Le Sueur, aujourd’hui située dans l’hôtel des Chartreux, au 64, boulevard Saint-Michel.

Monument à la mémoire de Antoine Watteau par Henri-Désiré Gauquié
Ce monument en hommage au peintre Watteau (1684-1721) met en scène une jeune femme déposant trois roses devant le buste en étain du peintre. La composition fut réalisée en collaboration avec l’architecte Henri Guillaume, et demeure très originale dans son utilisation du socle, partie prenante de la scène. Le monument fut élevé grâce à une souscription menée par un comité présidé par le peintre Carolus-Duran. Il fut inauguré le 8 novembre 1896.
Pour en savoir plus
- Le monde illustré, 14 novembre 1896, n° 2068, pp. 314-315 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 115.

Buste de Louis Ratisbonne par Emile Soldi
Le poète Louis Ratisbonne (1827-1900) fut également bibliothécaire au Sénat à partir de 1876. Son travail le plus important est une traduction en vers de La Divine Comédie , dans laquelle l'original est rendu en français tercet par tercet. L'Enfer (1852) fut couronné par l'Académie française, Le Purgatoire (1857) et Le Paradis (1859) reçurent le prix Bordin. Les autorités du Sénat décidèrent d’ériger un monument à sa mémoire le 28 novembre 1911. Exécuté par Emile Soldi (1846-1906), il se compose d’une stèle en granit rose sur laquelle est représentée une scène empruntée à son recueil La comédie infantine, ainsi que de son buste, qui fut terminé, après la mort de Soldi, par le sculpteur César Ceribelli.
Pour en savoir plus
- Dossier sur Louis Rastibonne sur le site du Sénat.
- Le petit parisien, 9 juin 1912, n° 13 007, p. 5 ;
- Les annales politiques littéraires, 16 juin 1912, n° 1512, pp. 511-512 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;

Buste de Sophie Rostopchine, Comtesse de Ségur par Jean Boucher
En 1908, la réalisation d’un buste de la Comtesse de Ségur (1799-1874) par le sculpteur Denys Puech avait été envisagée par le Sénat, mais le projet n’aboutit pas. Deux ans plus tard, à l’initiative d’un Comité présidé par Alfred Mézières, sénateur de la Meurthe-et-Moselle, une souscription publique fut lancée et le sculpteur Jean Boucher (1870-1939) hérita du projet. Le monument fut inauguré dans le Jardin du Luxembourg le 19 juin 1910.
Pour en savoir plus
- La Croix, 19 et 21 juin 1910 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- Denys Puech (1854-1942), musée des Beaux-arts de Rodez, 1993, p.132, Rodez, musée Denys Puech.

Charles Baudelaire par Pierre Fix-Masseau
Ce monument fut achevé en 1933 et installé le 22 avril 1941 près de la porte Vavin. En 1966, il fut décidé de lui donner plus de visibilité en le déplaçant vers un endroit plus fréquenté du jardin. Il prit alors la place, près de l’entrée située rue Auguste Comte, d’un groupe du sculpteur Ottin intitulé La lutte moderne, qui fut rendu à l’Etat.
Sur la plaque du monument se trouve gravée la dernière strophe du poème Les phares, issu du recueil des Fleurs du mal.
Pour en savoir plus
- Huit ans de lutte pour le buste de Baudelaire, 1942, Paris, Mercure de France
- Journal des débats politiques et littéraires, 1ᵉʳ septembre 1941, n° 499, p. 3 (consultable sur gallica.bnf.fr)

Pierre Mendès France par Pierre Peignot
Pierre Mendès France (1907-1982) est l'un des principaux hommes politiques de la gauche française du XXᵉ siècle. Député en 1932, maire de Louviers en 1935, il est nommé directeur de cabinet de Léon Blum sous le Front Populaire. En 1940, il est arrêté et condamné par le régime de Vichy, mais il s’enfuit et rejoint Londres en 1941 où il sert comme aviateur. Après la guerre, il est membre du conseil d'administration du Fonds monétaire international, puis délégué pour la France au Conseil économique et social de l'ONU, jusqu'en 1951.
Sur le plan national, il est réélu député et maire en 1951. Un temps président du conseil de 1954 à 1955, il rejoint par la suite le Parti Socialiste Unifié. Malgré son statut d'opposant au général de Gaulle, il perd peu à peu son influence au sein de la gauche française face à François Mitterrand. En 1969, il s'associe avec Gaston Defferre pour l'élection présidentielle, sans grand succès. Marginalisé par François Mitterrand, Pierre Mendès France s'investit dans les années soixante-dix dans le processus de paix au Proche-Orient.
Il meurt en 1982, après avoir vu la gauche gagner l'élection présidentielle pour la première fois sous la Vᵉ République. Sa statue fut inaugurée par François Mitterrand, Président de la République, le 18 octobre 1984, en présence du Président du Sénat et des membres des bureaux des deux assemblées.

Buste de Ferdinand Fabre par Laurent Marqueste
Ce buste représente l’écrivain Ferdinand Fabre (1827-1898), qui figure dans la galerie de portraits que Jules Lemaître, un critique majeur du XIXᵉ siècle (aux côtés de Sainte-Beuve), a dressés dans son ouvrage Les contemporains.
Entré au séminaire, qu’il quitta en 1849, il consacra une grande partie de son œuvre à la description des mœurs du clergé. Dans ses livres, il décrivait aussi la province. A ce sujet, il écrivit : « ...Le roman parisien absorbe tout. Pour que des héros intéressent le public et surtout la province, il faut qu’ils se soient mariés à la Madeleine et qu’ils se fassent habiller sur les boulevards. Ce n’est pas juste... ».
Le monument fut érigé à l’initiative d’un comité présidé par Jules Claretie, administrateur de la Comédie française, et inauguré le 14 juin 1903. La sculpture fut confiée à Laurent Marqueste, auteur de deux sculptures représentant Pierre Waldeck-Rousseau et le sénateur Le Royer, figurant dans la galerie des bustes du Palais du Luxembourg.
Pour en savoir plus
- Sculptures du Palais du Luxembourg , édition 2019, pp. 169-170 ;
- Journal des débats politiques et littéraires, 15 juin 1903, pp. 2-3 (consultable sur gallica.bnf.fr).

Buste de Pierre Guillaume Frédéric Le Play par André Joseph Allar
Pionnier de la sociologie française, Frédéric Le Play (1806-1882) est ici représenté dans son costume de sénateur, fonction qu’il occupa sous le Second Empire de 1867 à 1870.
La statue fut financée par souscription publique, à l’initiative d’un comité formé par la Société d’économie locale, et le bronze fut préféré au marbre par les autorités du Sénat, pour des raisons de conservation. Inaugurée le 11 juin 1906, à l’occasion du centenaire de la naissance de Le Play, elle fut retirée du jardin le 1ᵉʳ décembre 1941 en vue de sa fonte, puis retrouvée en 1945 chez un ferrailleur du Blanc-Mesnil. Elle fut remise en place en 1947 après sa restauration.
Pour en savoir plus
- Notice de présentation de Frédéric Le Play, ancien sénateur, sur le site du Sénat ;
- Revue de la prévoyance et de la mutualité, 1906, tome XV, pp. 76-77 (consultable sur gallica.bnf.fr) ;
- La réforme sociale, Société Internationale de science sociale, 1906, pp. 1-27 (consultable sur gallica.bnf.fr) .

Lion de Nubie et sa proie par Auguste Cain
Un lion tient sous ses griffes une autruche qu'il vient de tuer ; la tête, légèrement tournée vers l'épaule droite, est levée ; le fauve est attentif et semble flairer un ennemi. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 413).
Ce groupe du sculpteur animalier Auguste Cain (1821-1894) a été exposé dans sa version en plâtre au Salon de 1870. En 1872, l’État commande sa réplique en bronze et la met en dépôt au Sénat en mars 1874.
