En 1843, le ministre de l’Intérieur, le comte Duchâtel, accède à la demande du duc Decazes, Grand référendaire de la Chambre des pairs, qui juge les nus féminins du jardin de « fort mauvais goût». Ce dernier souhaite orner les contours du bassin central du jardin de sculptures de reines de France et de femmes illustres. Une série de vingt sculptures est commandée, particulièrement exceptionnelle dans sa volonté de ne célébrer que des femmes.
Sainte Clotilde par Jean-Baptiste Klagmann
Clotilde (vers 475-545), princesse d’origine germanique, devient reine des Francs en épousant Clovis, et contribua à le convertir au christianisme.
L’évêque et historien Grégoire de Tours raconte qu’au cours de la bataille de Tolbiac (496), Clovis invoqua le Dieu de Clotilde (Jésus) en lui promettant qu’en cas de victoire, il se convertirait. Son baptême eut lieu entre 496 et 499. La reine Clotilde fut canonisée vers 550 ou 560.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Marguerite de Provence par Honoré Jean Aristide Husson
En pied, debout ; la tête, diadémée, est vue de face ; des tresses de cheveux tombants entourent le visage et sont relevées sur la nuque ; une croix est suspendue au cou par un collier de perles. Marguerite de Provence est vêtue d'une robe montante et fermée dont le corsage comporte une bande brodée au centre ; un manteau attaché sur les épaules par deux glands est ramené devant et relevé par les mains, qui sont croisées. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 416).
Marguerite de Provence (1219-1295) épousa le jeune roi de France Louis IX en 1234. Elle est la fille de Raimond-Bérenger V, comte de Provence, et de Béatrice de Savoie. On sait peu de choses à son sujet, excepté qu'elle était cultivée, spirituelle, vive et enjouée. On lui prêta également une relation houleuse avec sa belle-mère, Blanche de Castille, présente également dans la série des reines de France et femmes illustres.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Anne de Bretagne par Jean De Bay
En pied, debout, de face, la tête diadémée, les cheveux nattés, entourant le visage, sont entourés dans une résille semée de diamants ; le manteau jeté sur les épaules, attaché sur la poitrine par un cordon, est ramené en avant et ramené par la main gauche ; corsage très orné ; le bras droit est replié, et dans la main levée à hauteur de l’épaule est une cordelière terminée par deux glands ; à la ceinture, une cordelière tombante dont on aperçoit les glands, au bas, sous le manteau.(Henry Jouin, Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 429).
Anne de Bretagne (1477-1514), ici représentée, fut reine de France à deux reprises : par son union avec Charles VIII en 1491, puis, en 1499, avec son successeur, Louis XII.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de Luxembourg et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Anne d’Autriche par Joseph Marius Ramus
En pied, debout ; la tête, relevée, est tournée vers l’épaule droite ; longue chevelure bouclée et tombante. La reine est vêtue d’une robe au corsage ouvert orné de dentelles et de diamants ; un manteau fleurdelisé recouvrant la robe, est relevé sur le devant ; dans la main gauche est le sceptre royal ; le bras droit est pendant ; la main tient le plan déroulé du Palais du Luxembourg. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 415).
Cette sculpture est l’œuvre de Joseph Ramus (1805-1888), auteur de la statue de Portalis située au-dessus du plateau de la salle des Séances.
Fille du roi Philippe III, roi d’Espagne (1598-1621) et de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche ; Anne d’Autriche fut reine de France et de Navarre de 1615 à 1643 en tant qu’épouse de Louis XIII, puis régente de ces deux royaumes pendant la minorité de son fils, de 1643 à 1651.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de Luxembourg et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 211.

Blanche de Castille par Augustin Dumont
En pied, debout ; tête diadémée ; un voile fixé sur la nuque, retombe derrière le personnage ; robe montante sur laquelle passe une draperie que relève la main gauche, posée sur la poitrine ; dans la main, la fleur de lys d’un sceptre brisé, dont l’autre partie est dans la main droite. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 414).
Blanche de Castille (1188-1252), reine de France par son mariage avec Louis VIII, puis régente à sa mort jusqu’à l’avènement de son fils Louis IX, futur Saint Louis, y trouve naturellement sa place. Aussi célèbre par sa beauté que par sa sagesse, elle est réputée avoir inculqué au jeune Louis la grande piété qui ne le quitta jamais.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de Luxembourg et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 211.

Anne de Beaujeu par Jacques Edouard Gatteaux
La princesse et régente Anne de France, dite Anne de Beaujeu, fait partie des vingt reines de France et femmes illustres choisies pour orner les pourtours du bassin central du Jardin du Luxembourg, en 1843.
Fille aînée de Louis XI et de Charlotte de Savoie, elle épouse à douze ans Pierre de Beaujeu, de plus de vingt ans son aîné, sire de Beaujeu et frère cadet du duc Jean II de Bourbon. A 35 ans, il devient duc de Bourbon. Le père d’Anne déclare qu’elle est la moins folle des filles de France, car « de sage il n’y en a point », et souhaite sur son lit de mort qu’elle prenne la régence pendant la minorité royale de Charles VIII, son frère. Elle était en effet très intelligente, et considérée comme une personne étonnante.
Sa sculpture est l’œuvre du sculpteur Jacques-Edouard Gatteaux et date de 1847.
Pour en savoir plus
- Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Henri Jouin, Monuments civils, tome III, Paris, 1902, p.414 ;
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de Luxembourg et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Valentine de Milan par Jean Pierre Victor Huguenin
En pied, debout ; la tête, diadémée, est légèrement tournée vers l’épaule gauche ; un voile tombe sur le dos. La duchesse est vêtue d’une longue robe sur laquelle passe un manteau brodé d’hermine, à demi relevé par la main droite ; dans la main gauche est un livre fermé. A la ceinture, une cordelière est terminée par deux glands. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 417).
Valentine Visconti (1368-1408), princesse italienne, devint duchesse d’Orléans par son mariage avec Louis de France (1372-1407). On raconte que le roi Charles VI, devenu fou à partir de 1392, était plus attaché à elle qu’à sa propre femme, la reine Isabeau de Bavière. Elle inspira des poètes comme Eustache Deschamps et fut aussi la mère de l’un des plus célèbres poètes du XVᵉ siècle, Charles d’Orléans. On peut voir aujourd’hui son gisant à la basilique de Saint-Denis.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de Luxembourg et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Marguerite d'Angoulême par Joseph Stanislas Lescorné
En pied, debout ; la tête, diadémée, est tournée vers l'épaule gauche ; un voile posé sur la nuque retombe en arrière ; elle porte une longue robe ; un large manteau, doublé d'hermine, couvre le bras droit ; la main pose sur la hanche ; le bas de la robe est brodé ; dans la main pendante, un bouquet de marguerites ; le bras gauche est replié sur la poitrine, l'index de la main effleure le menton ; une chaîne terminée par une fleur de lys apparaît au bas sous le manteau. (Henry Jouin,Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, pp. 414-415).
Marguerite d’Angoulême (ou de Navarre) régnait sur la Navarre et était la sœur de François Iᵉʳ, qui la surnommait sa « mignonne ». Elle joua un rôle capital au cours de la première partie du XVIᵉ siècle, exerçant une influence profonde en diplomatie et manifestant un certain intérêt pour les idées nouvelles, encourageant les artistes tant à la Cour de France qu'à Nérac, où se trouvait sa cour. Mère de Jeanne d'Albret (reine de Navarre et mère du futur Henri IV), elle est l'une des premières femmes de lettres françaises, surnommée la « dixième des muses » : elle est l’auteur de l'Heptaméron et des Marguerites de la Marguerite. La statue fut commandée à Joseph Stanislas Lescorné en 1845 et exécutée en 1848
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Marie de Médicis par Louis Denis Caillouette
Marie de Médicis, en pied, debout, dirige le regard vers sa droite ; chevelure frisée ; large collerette Médicis. Elle est vêtue d'une longue robe par-dessus laquelle est jeté un manteau fleurdelisé doublé d'hermine, et relevé sur la hanche droite ; un nœud de ruban orne le haut du corsage ; sur la poitrine est une croix mutilée ; dans la main gauche est un sceptre ; le bras droit est pendant ; la main tient deux gants ; elle porte un anneau au doigt. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 414).
Le sculpteur Caillouète (1790-1868) prit le parti d’un costume particulièrement riche pour représenter celle qui fut à l’origine du Palais et de Jardin du Luxembourg, mais qui est également représentée en tant que protectrice des Arts. L’œuvre fut présentée au Salon de 1847
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Marguerite d'Anjou par Ferdinand Taluet
En 1846, ce fut une statue de Jeanne d’Arc qui fut commandée au sculpteur François Rude dans le cadre de la série des reines et femmes illustres, mais elle se révéla trop fragile pour être exposée en plein air et fut transférée au Louvre en 1872. C’est donc sous la IIIᵉ République, le 15 septembre 1874, que fut commandée la statue de Marguerite d’Anjou appelée à remplacer celle de Jeanne d’Arc.
Le sculpteur Ferdinand Taluet, choisi pour représenter Marguerite d’Anjou (1429-1482) , épouse du roi Henri VI d’Angleterre et cousine germaine du roi Louis XI, innova en représentant deux personnages : la reine, et, à ses côtés, son fils, qui fut assassiné sous ses yeux.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I) ;
- Inventaire général des richesses d'art de la France, Henry Jouin, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 418.

Louise de Savoie par Jean-Baptiste Auguste Clésinger
En pied, debout, posée de trois quarts ; la tête, tournée vers l'épaule droite, est vue de face ; voile tombant en arrière, la main gauche relève les plis d'une logue robe brodée ; le bras droit est ramené en avant, la main tient un sceptre dont l'extrémité s'élève à la hauteur de l'épaule. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 418).
Artiste en vogue au XIXᵉ siècle, Jean-Baptiste Clésinger eut le privilège de choisir lui-même son modèle, Louise de Savoie (1476-1531), mère de François Iᵉʳ.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 48 et p. 308.

Anne-Marie-Louise d'Orléans par Camille Demesnay
Debout, la tête tournée vers l'épaule gauche ; cheveux en papillotes ; tour de cou à bouts tombants ; le bras gauche, tendant en avant, relève les plis d'une robe moirée ; la main est ouverte et du doigt elle désigne un point dans l'espace ; le bras droit est tombant ; à la main, des gants et un bâton orné d'un nœud de ruban. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 418).
Fille de Gaston d'Orléans (frère de Louis XIII et, à ce titre, « Grand Monsieur ») et de Marie de Bourbon, petite-fille du roi Henri IV, Anne-Marie-Louise d’Orléans, dite la « Grande Mademoiselle », était aussi la cousine germaine de Louis XIV. Elle fut la princesse la plus riche et la plus titrée d'Europe, ainsi qu’une redoutable femme d’affaires.
La statue fut exposée au Salon de 1848 avant d’être installée dans le Jardin du Luxembourg.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I).

Clémence Isaure par Auguste Préault
En pied, debout, dans l’attitude du repos, la jambe gauche passée sur la droite ; la tête, couronnée de chêne, est inclinée sur l’épaule droite ; au cou, un double collier de perles auquel est suspendue une croix ; une écharpe vague, à bouts tombants, entoure la ceinture. La fondatrice des Jeux floraux est accoudée du bras gauche sur un tronc d’arbre, la main gauche est relevée à la hauteur de la tête tandis que la main droite pose sur une lyre demi-cachée par le manteau. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 418).
Cette sculpture est l’œuvre en marbre du sculpteur romantique Auguste Préault (1809-1879), qui en obtint la commande après avoir lui-même proposé le sujet. Personnage de légende ou historique, Clémence Isaure aurait fait revivre, vers 1490, l’institution toulousaine des Jeux floraux, qui décernait, chaque année, des fleurs d’or et d’argent aux meilleurs poètes. Bien que la réalité historique des faits ne soit pas établie, Clémence Isaure est largement célébrée dans la ville, qui lui a consacré des poèmes, des sculptures, des tableaux, et où son nom est donné à de nombreux lieux et institutions.

Jeanne d’Albret par Jean-Louis Brian
En pied, debout ; la tête tournée vers l’épaule de gauche ; cheveux frisés ; diadème de perles ; voile posé sur la nuque et tombant sur les épaules ; robe montante, à doubles manches et large col droit, ornée de pierres travaillées ; le bras gauche est tombant, la main tient un parchemin demi-déroulé ; dans la main droite est un style. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 417).
Pour représenter la calviniste Jeanne d’Albret (1528-1572), reine du territoire de Navarre au XVIᵉ siècle et mère d’Henri IV, il fut fait appel à Jean-Louis Brian, grand prix de sculpture en 1832. Ce dernier travaillera une seconde fois pour la Chambre des pairs en 1840, exécutant un buste du maréchal Mortier, duc de Trévise.

Marie Stuart par Jean-Jacques Feuchère
En pied, debout ; tête diadémée tournée vers l’épaule gauche ; sur la tête de la reine est la coiffure qui, depuis, porte son nom ; Marie Stuart est vêtue d’une robe très ample par-dessus laquelle passe un manteau fleur-delisé, à large col droit ; de la main gauche elle serre un livre sur sa poitrine, tandis que la main droite relève le manteau. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d’art de la Luxembourg, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 417).
Marie Stuart (1542-1587) fut reine d’Ecosse dès sa naissance. A dix-sept ans, elle devint reine de France par son mariage avec François II. Prétendante d’un troisième Etat, l’Angleterre, comme reine régnante, elle fut éliminée par Elizabeth Iᵉʳᵉ, qui la fit exécuter pour trahison en 1587.
Jean-Jacques Feuchère (1807-1852) est l’auteur des bustes du marquis de Laplace et du maréchal Mac Donald situés dans le Palais du Luxembourg.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de Luxembourg et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, pp. 108-109.

Sainte Geneviève par Michel Louis Mercier
Née à Nanterre en 423, Geneviève est une sainte française, patronne de la ville de Paris, du diocèse de Nanterre ainsi que des gendarmes.
Elle se voua très jeune à Dieu et fut remarquée par saint Germain d'Auxerre et saint Loup de Troyes. Elle mena une vie consacrée et ascétique. Selon la tradition, lors du siège de Paris en 451, grâce à sa force de caractère, Geneviève, qui n’avait que 28 ans, convainquit les habitants de Paris de ne pas abandonner leur cité aux Huns. Elle encouragea les Parisiens à résister à l’invasion par les paroles célèbres suivantes : « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. » De fait, Attila évita Lutèce (Paris).
La statue fut confiée au sculpteur Michel Louis Mercier, un ancien élève de James Pradier, auteur des sculptures allégoriques situées sur la façade jardin du Palais du Luxembourg (cf. p. 71).
Pour en savoir plus
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, pp. 195-201.

Mathilde (la reine) par Jean Jacques Marie Carl Vital Elshoecht
La Reine Mathilde (vers 1031-1083), femme de Guillaume le Conquérant, morte à Caen en 1083, est représentée en pied, debout, ayant une couronne sur la tête ; cheveux tressés tombant sur les épaules ; longue robe, couvrant les pieds chaussés de brodequins orientaux ; vêtement flottant retenu par une large ceinture tombant jusqu'aux genoux ; manteau très orné ; la main gauche serre contre la poitrine une épée, pointe en terre ; dans la main droite est un court bâton sans ornement. (Henry Jouin, Inventaire général des richesses d'art de la France, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 417).
Duchesse de Normandie et reine d’Angleterre, Mathilde doit sans doute à son célèbre époux, Guillaume le Conquérant, le privilège de compter parmi les vingt femmes illustres qui furent choisies pour orner les pourtours du bassin central du Jardin, en 1843 (cf. p.45).
La commande fut attribuée en 1846 au sculpteur Elshoecht, auteur, au sein du Palais du Luxembourg, de bas-reliefs en bois situés sur les pourtours de la salle des Séances.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I) ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 104.

Berthe ou Bertrade par Eugène Oudiné
Cette statue est l’œuvre du sculpteur Eugène Oudiné, auteur d’un buste du duc de Richelieu situé dans le Palais du Luxembourg.
Elle représente celle qui fut plus connue sous le nom de Berthe aux grands pieds (vers 720-783), une jeune aristocrate franque de l'époque carolingienne qui devint l’épouse de Pépin le Bref et la mère de Charlemagne.
L’origine mystérieuse de son surnom inspira le poète Adenet, roi des Ménestrels d’Henri III, qui lui consacra un poème, Li Roumans de Berte aus grans piés (1270). D’après ce texte, Berthe aurait demandé à la fille de la servante de prendre sa place le soir de la nuit de noces, pour que son époux ne la rejette pas à cause de son pied difforme. Plusieurs années plus tard, et après de nombreuses péripéties, elle aurait fini par reprendre sa place auprès de Pépin le Bref. Le récit est cependant plus proche du mythe ou de la légende que de la réalité historique, qui, à ce jour, n’a pas été établie.
Pour en savoir plus
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 191 ;
- Inventaire général des richesses d’art de la France, Henri Jouin, Monuments civils, tome III, Paris, 1902, pp. 416-417.

Sainte Bathilde par Victor Thérasse
La sculpture de Sainte Bathilde (vers 630-vers 680), reine des Francs et épouse de Clovis II, fait partie de la série des reines de France et femmes illustres implantée autour du bassin central du Jardin du Luxembourg.
Elle est l’œuvre de Victor Thérasse, auteur d’un buste de La Rochefoucauld, qui décora autrefois la bibliothèque de la Chambre des pairs. Le sujet fut choisi par le sculpteur, pour lequel Sainte Bathilde constitue un symbole de l’abolition de l’esclavage.
D’origine anglo-saxonne, Sainte Bathilde aurait en effet été vendue comme esclave par des pirates avant d’être amenée dans le royaume franc par Erchinoald, maire de York, en 642. De son mariage avec Clovis II naquirent trois fils, Clotaire III, roi de Neustrie et de Bourgogne, Childéric II, roi d'Austrasie, et Thierry III qui succéda à Clotaire III. Après la mort de son époux, elle exerça la régence jusqu’à la majorité de son fils Clotaire III.
Pour en savoir plus
- Les vingt Reines et Dames illustres du Jardin du Luxembourg, Gaston Dollé, 1986 (document dactylographié) ;
- Les Reines de France et les femmes illustres du Jardin du Luxembourg, Delphine Gouyon, 1995 (mémoire de maîtrise, Paris I) ;
- Inventaire général des richesses d'art de la France, Henry Jouin, Monuments civils, Paris, tome III, 1902, p. 416 ;
- Sculptures du Palais du Luxembourg, édition 2019, p. 229.
